Alors que dans le même temps, ce mercredi, les noms de Germaine Tillion, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay, quatre figures illustres du combat mené pour la libération de la France ont fait leur entrée au Panthéon, le village de Bethincourt avance deux autres noms. « En tant que ville médaillée, Béthincourt se devait de célébrer dignement ce jour », entame Marie-Claude Thil, la maire du village. « Il sera surtout question aujourd'hui de l'esprit de Résistance ».
Deux cents participants étaient présents pour cette émouvante cérémonie organisée par la municipalité de Béthincourt, membre de l'association des communes médaillées de la Résistance française. Cette journée nationale de la Résistance se veut tout un symbole. « Les deux résistants dont les noms figurent sur la plaque qui va être dévoilée, s'ils sont moins illustres, n'en sont pas moins des acteurs qui ont joué un rôle essentiel aux côtés de milliers d'autres restés anonymes et qui ont payé de leur vie leur engagement pour la défense de notre liberté. »
Presque d'un seul geste, Etienne Lardier, fils de René Lardier, la directrice de l'ONAC 55 et le sous-Préfet dévoilent la plaque. Quelques mots s'en suivent et le chant des Partisans s'élève, emmené par la chorale de Thierville. Marie-Claude Thil rappelle alors les événements vécus ici à l'été 1944. « Le colonel Grandval coordonnateur de la résistance dans le Nord Est de la France, installe son PC de commandement ici. Plusieurs hommes dont René Lardier, son agent de liaison et une femme Cécile Gobet, sa secrétaire, l'accompagnent, côtoyant pendant plus d'un mois les habitants du village. »
Deux noms qui ont suscité sa curiosité et l'envie de rechercher qui ils étaient. René Lardier et Cécile Gobet, deux destins tragiques noués à Béthincourt.
« Je suis heureuse aujourd'hui de pouvoir parler d'eux, de les ressortir de l'anonymat, de leur témoigner reconnaissance, admiration, profond respect ; ainsi qu'à tous les autres, ces milliers d'anonymes, animés du même esprit de Résistance. »
Que reste-t-il aujourd'hui de cet esprit de Résistance ? Marie-Claude Thil en est sûre : « Il habite toujours celles et ceux qui s'engagent dans les associations humanitaires, oeuvrent auprès des plus démunis, s'efforcent de combattre l'indifférence et font vivre ces valeurs de fraternité et d'égalité. C'est ce combat qui doit aujourd'hui être mis à l'honneur ».